mercredi 28 novembre 2012

Magasin général

Magasin Général est une série de bandes dessinées de 8 tomes, réalisée conjointement par  Jean-Louis Tripp et Régis Loisel.  


Les expressions en français québécois sont de Jimmy Beaulieu. Celles-ci font selon moi, à elles seules, une grande partie du charme de Magasin Général...(Ah les tits-culs!)

L'histoire de cette série décrit la petite vie tranquille de Notre Dame des Lacs, un village de la campagne québécoise au début des années 40. 
Elle gravite autour d’un personnage féminin, Marie, veuve avant l’heure et héritière du principal commerce local : le « Magasin général ».
Elle doit se montrer forte pour arriver à tenir l'établissement seule, tout en étant accablée par son chagrin. 


 
Au bout de quelque temps, elle découvre un mystérieux inconnu sur le bord de la route, Serge. 
Son motocycle étant paralysé par les premières chutes de neige, Marie décide de l'héberger dans une remise attenante à l'échoppe.

L’irruption de cet étranger dans la petite communauté va progressivement réconcilier avec le bonheur ; bonheur d’aimer, bonheur d’être aimé(e), mais pas exactement de la manière que l’on pourrait imaginer…


Les 8 tomes, intitulés Marie, Serge, Les hommes, Confessions, Montréal, Ernest Latulippe, Charleston et Les femmes, sont toujours réalisés de la même manière, en trois étapes. Les cases sont dessinées par Régis Loisel, puis retravaillées par Jean-Louis Tripp, et enfin mises superbement en couleurs par François Lapierre. Le rendu est magnifique et la profondeur qui se dégage de celles-ci donne un aspect très réaliste des scènes représentées...

A ne pas manquer, le 8ème tome vient de paraître!





















































jeudi 8 novembre 2012

Les égouts de Los Angeles

Près de deux ans après avoir résolu l'affaire du Dollmaker, le célèbre inspecteur de la LAPD Harry Bosch, né de père inconnu et d'une mère prostituée, reprend du service après une nouvelle affectation au commissariat de West Hoolywood. 

A l'appel d'un jeune délinquant, il découvre dans une canalisation d'écoulement des eaux de pluie, le cadavre d'un de ses anciens compagnons de guerre, Billy Meadows. 
La victime était, comme lui, rat de tunnel (en gros, il nettoyait les galeries creusées par le Vietcong) dans l'unité militaire américaine pendant la guerre du Viet Nam.

Hieronymus Bosch, dit Harry, resté cauchemardeux et claustrophobe après cette lointaine période, est ainsi amené à enquêter sur ce qui se révèle au final, être un homicide.

Celui-ci le conduira, avec la belle Eleanor Wish, agent spécial du FBI, sur la piste de mystérieux braquages de banques et souvenirs enfouis...

Entre rebondissements et inquiétudes, ce policier est le tout premier de Michael Connelly et s'avère être un excellent polar hollywoodien.

C'est donc la première apparition d'Harry Hieronymus Bosch, le flic dur et solitaire, traumatisé par la mort prématurée de la prostituée de mère et par son expérience vécue au Viet Nam, qui deviendra LE personnage récurrent des polars de Connelly. 
Suivront au fil des ans les autres enquêtes d'Harry, qu'il faut lire, de préférence, comme pour mon cher Wallander d'Henning Mankell, chronologiquement! 

Dans l'ordre:
Les égouts de Los Angeles, La glace noire, La blonde en béton, Le dernier coyote, Le cadavre dans la Rolls, L'envol des anges, L'oiseau des ténèbres, Wonderland Avenue, Lumière morte, Los Angeles River, Deuil Interdit, Echo Park, A genoux, Le verdict du plomb, The 5th witness, The drop, Les neufs dragons, Volte-face.


Les polars mettant en scène Harry Bosch ne sont pas les seuls écrits par Mickael Connelly. Il publie aussi d'autres séries, notamment les Jack McEvoy, Terry McCaleb, Cassie Black, Mickael Haller ainsi que d'autres romans et nouvelles.

En tout cas, ça fait pas mal de lecture, et c'est très bien comme ça, car on a pas envie que ça s'arrête! Personnellement j'en suis au Dernier coyote et je suis ravie de constater qu'il m'en reste pas mal devant moi....
Bonne lecture!



mercredi 24 octobre 2012

La berceuse assassine

Trois tomes, trois personnages, trois points de vue....
Une seule et même histoire.

Excellente série. Une intrigue bien ficelée, avec des interrogations et des rebondissements permanents. 
Joe Telenko est chauffeur de taxi dans un quartier glauque de New York. La scène s'ouvre sur sa rencontre avec son médecin. Il se sent plutôt mal... Sa femme Martha est une mégère acariâtre depuis qu’elle est handicapée. Ils ne s'aiment plus et il rêve de pouvoir s'en débarrasser…

Chaque album présente le point de vue d'un personnage, ce qui nous permet petit à petit de cerner les raisons de cette rancœur et la finalité de l'intrigue... 

Du coup, on lit le premier tome et on se questionne....Puis on ouvre le second et là, certaines réponses...Mais pas toutes! 

Pour comprendre cette "berceuse assassine", il faut dévorer la mémoire de Dillon jusqu'à la dernière page!


Le noir et le jaune donnent une ambiance plutôt lugubre et mélancolique, qui suit bien l'esprit "noir" du polar...Un vrai régal pour les yeux!


En 3 épisodes, par Tome et Ralph Meyer, aux éditions Dargaud
Tome 1: Le coeur de Telenko
Tome 2: Les jambes de Martha
Tome 3: La mémoire de Dillon




Mon conseil, lire tout d'une traite, et surtout, ne JAMAIS lire les résumés des tomes au verso!

mercredi 17 octobre 2012

Louis, pas à pas

Mes parents m'ont offert ce livre il y a quelques mois...

Je ne l'avais pas ouvert jusqu'à présent. 
J'avais besoin, me semble t--il, de prendre de la distance par rapport aux enfants à qui j'enseignais l'an passé et aux troubles qui les envahissaient...

Puis, un matin, je l'ai mis dans mon sac et je suis partie prendre mon métro.

Je n'ai pas pu empêcher mes larmes de couler. Les souvenirs  sans doute, mais pas seulement...



C'est avec une certaine émotion que je découvre les mots de Gersende Perrin et de son mari, Francis. 
Ils nous livrent ici un témoignage à deux voix, en deux temps, sur le drame, le challenge, le combat de leur vie... 

Leur fils Louis, est, à trois ans, diagnostiqué autiste sévère.

Pendant les trois premières années, "L'avant", c'est seuls qu'ils ont désespérément tenté de comprendre le comportement qui différenciait Louis des autres enfants de son âge.
En effet, leur petit garçon semble ne pas se développer normalement : il ne marche pas, ne parle pas, n'a pas le regard fixe, se tape la tête contre les murs, est sensible à certaines matières ou encore, est fasciné par tout ce qui tourne...

Médecin après médecin, charlatan après charlatan, les diagnostics humiliants et réprobateurs s'enchaînent, aussi rapidement que les troubles de leur fils augmentent. 
Louis n'est pas normal car Gersende est rousse, parce qu'elle est comédienne ou encore parce que le couple a une trop grande différence d'âge...
C'est Gersende elle-même qui émet l'idée que son fils pourrait être autiste.
Ce handicap est alors peu connu, il effraie. Les amis s'éloignent, prétextent des empêchements. 
Les professionnels français n'ont pas de méthodes ou de solutions à leur proposer...
Ils se renseignent et prennent en charge Louis, seuls...C'est exténuant.

Jusqu'au jour où ils rencontrent le Docteur Vinca Rivière, enseignante à l'Université de Lille 3 et membre du laboratoire de l'Unité de recherche sur l'évolution des comportements et apprentissages (URECA), dirigé par le Docteur J.C Darcheville.

C'est à ce moment que débute alors pour eux "L'après".

Ils découvrent le traitement ABA (Applied Behavior Analysis), une méthode comportementale basée essentiellement sur le renforcement.
Quelques heures, puis une prise en charge à plein temps avec trois étudiantes, la découverte du centre Albert Camus de l'Association "Pas à pas" à Villeneuve d'Ascq...

S'en suivent les progrès considérables de Louis, ses premiers mots, ses premiers pas, son intégration à l'école, un début d'autonomie...
En quelques mois, il n'est plus le petit garçon que certains psychanalystes disaient "perdu" .

Malgré le chamboulement total de leur vie (un déménagement dans les Yvelines puis dans le Nord, une relation à distance, des ennuis financiers), Gersende et Francis ne peuvent regretter leur choix, c'est une victoire pour Louis...

Ce livre, c'est un témoignage de vie certes, mais c'est aussi un témoignage de colère contre l'incompétence, parfois même la bêtise,  du milieu médical au sujet de l'autisme. 
C'est un témoignage sur le manque d'information, le manque de soutien aux familles démunies face à ce handicap, et enfin, c'est un témoignage sur l'inaptitude de la société française à accueillir des enfants autistes (école, corps médical...) et son retard considérable par rapports à d'autres pays.

En janvier 2012, le label "Grande cause nationale 2012" a été attribuée au collectif d'associations "Ensemble pour l'autisme". 

Certes. Il n'empêche que la polémique sur le traitement de l'autisme est toujours d'actualité...

Francis Perrin est aujourd'hui parrain de l'Association "Pas à pas" de Villeneuve d'Ascq. Lui et sa femme Gersende sont aujourd'hui des porte-paroles pour tous les parents démunis face au handicap de leur enfant.


Depuis, ils ont assisté à plusieurs émissions télévisées, notamment celle-ci : "C'est au programme, spéciale autisme" du 9 mai 2012.


mercredi 19 septembre 2012

Bludzee

Ca y est! Le rush de la rentrée est derrière moi (enfin presque), je peux à nouveau découvrir et dévorer de nouvelles Bédés...

 

Bludzee...Génial! 
J'ai adoré. C'est facile, quoique pas mal déjanté, et c'est drôle, très drôle!


Crée par Lewis Trondheim, ce feuilleton numérique fut la première série de bande dessinée à pouvoir être dégustée sur téléphones portables et internet en 2010 dans le monde entier. Révolutionnaire!



Bludzee, c'est quoi? C'est qui plutôt...

Eh bien Bludzee, c'est un chaton aux grands yeux bleus, au large sourire et à la curiosité infinie....

Dans les premiers épisodes, on découvre Bludzee seul et abandonné dans l'appartement de son maître. A 6 mois, on est pas vraiment au courant de comment fonctionne le monde, que l'on soit un petit d'homme ou un chat...
Du coup,  Bludzee se renseigne, Bludzee apprend, Bludzee découvre...
Et cette aventure ne sera pas sans surprises...

Un univers surprenant, plusieurs rencontres avec des personnages aux desseins assez noirs parfois, mais surtout, un voyage initiatique plein d'humour...

La, c'est pour avoir un mini aperçu des péripéties de Bludzee....



Blog de Bludzee : La, c'est pour s'inscrire en ligne....

Et la, c'est la présentation vidéo du feuilleton numérique!



Sinon, il y a toujours l'option Bédé papier....(Pas hyper pratique au lit celle-ci mais ça vaut vraiment le coup, ça détend!)

samedi 25 août 2012

June

June est une bédé de Nicolas Moog sur l'alcoolisme et ses dommages collatéraux. 
Assez glauque au premier abord, mais troublante et touchante au final...

June est une petite fille comme les autres, qui vit dans une petite ville de l'est de la France. Son père, Otis, boit. 
Mais pas un simple verre de vin comme ça au dîner...
Non, il boit plus que de raison.

 





Et sa femme et ses enfants subissent ses déboires au quotidien...
June comprend à sa manière ce qu'il se passe, mais peut-elle juger son père? Où peut-elle trouver des explications et du réconfort?




Entre sautes d'humeur, mensonges, délires, odeurs nauséabondes et propos honteux, celui qui se veut père de famille perd le contrôle de la situation et n'arrive pas à s'en sortir...

Malgré les bonnes résolutions, les prises de conscience et les tentatives de sobriété désespérées, Otis est malade et dépendant...Et le restera toujours.

Et il n'est pas le seul actuellement.
  
J'ai beaucoup aimé... 
Noir, blanc et bleu se partagent les belles illustrations de l'auteur et donnent à cette histoire un aspect très mélancolique ...

Petit à petit on cerne les personnages, on ressent leurs émotions...C'est dur parfois! 
On anticipe les rechutes d'Otis, on a la boule au ventre pour June et son frère à chaque arrivée du père, on a honte comme sa femme...Bref...
On a pas des petites étoiles dans les yeux à la fin de la lecture, mais plutôt quelques larmes, car finalement on a goûté au terrible quotidien de trop de familles en France ou dans le monde...Malheureusement.

Une chronique sociale certes, mais aussi une belle leçon de vie!

lundi 20 août 2012

Intrus à l'Etrange

Une superbe bédé de Simon Hureau, parue chez La Boîte à Bulles...
Prix de la BD polar SNCF au Festival D'Angoulême 2012



L'histoire s'ouvre sur la visite de Martial, venu récupérer quelques souvenirs au domicile de son grand-père, décédé quelques jours auparavant. 
Sous le canapé du salon, il découvre deux valises scellées, adressées à Félix Larose, résidant à Magnat l'Etrange, ainsi que des lettres d'amour d'une dénommée Georgette Blizard, venant elle aussi de ladite commune...




Accablé par cette disparition et envahi par la curiosité, il décide alors de se rendre dans la petite bourgade rurale du plateau de millevaches : Magnat l'Etrange. Il espère ainsi retrouver la trace des amis de son aïeul...

Dès lors, Martial se retrouve au beau milieu d'une ambiance des plus hostile : un habitant se fait tabasser par ses voisins, depuis quelques temps, les nuits sont anormalement riches en chauve-souris, hors de leurs zones de nidifications, et plusieurs cas de rage demeurent inexpliqués...
Ce phénomène étrange attise la paranoïa des autochtones et attire une poignée de journalistes, de scientifiques et… de chasseurs de vampires!
Mieux vaut dormir la fenêtre fermée!

Le lecteur suit donc les péripéties de Martial à travers le passé de son grand-père. Mais c’est le présent qui le rattrape! S'il retrouve Georgette, personne en revanche ne connaît de Félix Larose...
Et ce petit village au départ digne d'une carte postale bucolique, se révèle être rongé par les secrets et menaçant pour qui voudrait tenter de les percer!

Querelles de voisinages et mesquineries accompagneront Martial dans sa quête vers la vérité, jusqu'à ce qu'un soir, il se retrouve dans un univers sauvage et mystérieux, un labyrinthe qui le et nous mènera, sur une quarantaine de pages sans parole!, habilement vers une multitude de  réponses...Un vrai voyage au cœur d'un cabinet de curiosités...
 


Intrigue et suspense rythment ce récit soutenu par un très beau graphisme, réalisé en bichromie foncée, avec un souci impressionnant du détail, et une remarquable représentation des paysages, tout simplement splendides. Un vrai univers à la Tardi...

Je vous le conseille vivement!